yohan63 a écrit :Qu'entend tu par lavement?
Au départ (XIIe siècle), le mot lavement (directement venu de « laver », lui-même venu du latin lavare fin du Xe) a été utilisé comme synonyme par la liturgie catholique romaine pour les ablutions dans certaines cérémonies (« lavement des pieds » le Jeudi saint par exemple).
Depuis le XVIe siècle, il est de plus et surtout entré dans le vocabulaire médical et sanitaire comme extension du clystère, qui lui nétait réalisé quavec une espèce de grosse seringue sans aiguille (voir Molière
).
Il sagit dinjecter un liquide dans lintestin par lanus au moyen dun instrument, dans un but nutritif, évacuateur ou médicamenteux (définition du Petit Robert). Nutritif, je dois dire que je ne vois pas bien (cest le « bout de la chaîne »
), mais médicamenteux, cest par exemple pour faire un examen radiologique (lavement au baryum). Et jajoute quil me semble que ce terme peut aussi être employé pour un lavage vaginal.
Lusage qui nous intéresse ici est donc le plus courant, « lévacuateur »
Comme il est dit plus haut, cest pour sassurer que « tout est propre là-dedans » avant daller jouer le spéléologue
;o)
Entre parenthèse, cest aussi une pratique très saine que lon peut faire régulièrement (chaque mois ou quinzaine par exemple), et sans que ce soit pour la « spéléologie » !
Tout le monde aura vu une planche anatomique de la coupe du système gastrique et aura constaté comment lintestin est tout plissé. Il est parcouru de nombreux interstices et cavités dans lesquels stagnent des résidus qui ne favorisent pas le transit et peuvent générer des ennuis médicaux parfois graves (doù les recommandations de manger des fibres, du riz complet avec son écorce donc qui font un peu « papier de verre » et nettoient tout ça). Le lavement est alors un bon complément à ces aliments.
Mais cest évidemment aussi un bon moyen « danticiper » les selles pour être sûr de « trouver ça tout propre » si lon veut « jouer » avec son anus et sa prostate.
Côté pratique, malgré laspect un peu rébarbatif de la chose et des mots médicaux, cela na rien de désagréable, au contraire !
Et je ne parle pas là de goûts assez particuliers qui font aimer les excréments, que mon indécrottable tolérance me fait admettre (pour dautres
), mais que je ne partage en aucun cas (je tournerais de lil rien quà lodeur
).
Non, je parle là de la très agréable sensation que lon a quand, se sentant ainsi « plein », cela se vide si facilement, et de la sensation de se nettoyer vraiment à fond, y compris lintérieur du corps.
Le but est en effet de se « remplir » au maximum avant daller se vider dans les toilettes, sur nos modernes chaises percées (selles/XVe = selle/XIVe = sele/XIIIe, sele qui veut dire « chaise percée »
).
Cest évident quand on sait le pourquoi : il sagit, en plus de diluer ce qui allait sortir, de se dilater au maximum lintestin pour que tous les plis contenant les résidus souvrent et relâchent leurs « prisonniers ». Et côté sensation, chacun a pu expérimenter le plaisir de se « vider » le matin, ou après une trop longue durée sans pouvoir le faire (enfin, sauf en cas de constipation
).
Concrètement, le lavement ne seffectue plus par clystère dont la fabrication a été abandonnée depuis longtemps. Sauf seringue vétérinaire pour ovins si on a un pote dans le métier, se remplir lintestin à coups de 10cl risque nêtre un peu fastidieux !
Alors il y a les poires et les poches dites « à lavement ».
Les poires, quoique beaucoup plus de capacité, nont pas non plus une très grande contenance : elle sont surtout utilisées par les femmes pour leur toilette intime intérieure. Avec un peu de patience, cest toutefois beaucoup mieux.
Les « poches à lavement » sont plus adaptées. De la taille et contenance dune bouillotte, munies dun tuyau et dune canule, on les place en hauteur pour faire vase communiquant.
Dans le cas de la poire comme de la poche, ce sont deux matériels spécifiques, pas donnés et quil faut aller chercher dans une pharmacie. Et si cela ne me dérangerait pas daller en acheter, cela peut en gêner certains, surtout à la campagne.
Reste alors, si lon veut le faire quà leau, le tuyau de douche, tout simplement. Dévisser la pomme de douche, et le faire. Attention juste à bien maîtriser le débit, et aux bords éventuellement coupants du joint du tuyau.
Je précise enfin que toujours hors goûts scat le lavement peut agréablement se pratiquer à deux (ou plus
), lun ou lune se chargeant de « remplir » lautre ; quil peut aussi avec poire ou poche donc se faire avec autre chose que de leau (lait, yaourt, etc. mais évidemment pas produit irritant
), et quil est bon de le faire (remplissage/vidage) 2 ou 3 fois de suite pour bien nettoyer.
Voili, voilà.
Encore une bien longue réponse à une question aussi courte.
Mais peut-être utile, non ?