Edging comme mode de vie (en anglais)

[Edger Pacifico]

Ce blog est dans un anglais précis et presque sophistiqué, mais c'est écrit comme une thèse pratique d'un mec qui a refondé sa vie autour de l'edging :

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J'ai du mal à admettre que l'idéal qu'il explique c'est de vivre sans jouir, mais en même temps je comprends que toute la satisfaction que tu peux te donner pendant une longue stimulation de ta queue peut t'apporter une satisfaction supérieure au fait de jouir. Il propose une échelle de branles en 5 classes qui signifie que tu peux progresser vers la classe 5 dans laquelle je pense qu'il se trouve, sans orgasme mais en branles permanentes. J'ai du mal à m'imaginer son agenda et sa vie sociale (sur son profil Xtube il se définit comme solosexual :

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) mais quand je vois certains mecs que je vois chaque jour sur Chaturbate pendant des heures, je pense que c'est possible d'avoir une vie qui tourne autour de sa propre bite.



L'expérience qu'il a bâtie tout au long de sa vie semble utile pour tous les gourmets de la branle qui lisent Chez Onan. Je la prends comme un extrême qui peut faire office de cible à atteindre, même si personnellement je ne m'engagerai pas sur une vie sans orgasme : j'aime trop l'éjaculation parce que j'adore le sperme surtout quand il est expulsé, et parce qu'à force d'expérience je trouve que je suis arrivé à des orgasmes bien meilleurs que quand j'étais ado avec plus de jus, qui durent assez longtemps avec assez de contractions et de points hauts dans le plaisir, même si la quantité de jus et la force des giclées ont diminué. Mais pour aller dans le sens de ce qui est proposé dans le blog, c'est vrai que très souvent je me retrouve à m'astiquer doucement pour monter à 80 % du plaisir maximum et mon but est d'y rester longtemps en plateau, sans chercher par la suite à monter à 100 pour jouir. Je me retrouve alors avec une sorte de tension diffuse (disons un niveau 15 % de plaisir) dans la zone de la queue, des couilles et du périnée, qui donne de l'énergie. Si cette tension décroit, il suffit de recommencer et là comme il n'y a pas eu d'orgasme il n'y a aucune période réfractaire et je remonte facilement à 80.



Dans le texte de ce blog il y a certains paragraphes intéressants, à côté de son échelle de la branle, comme la description de deux nuits passées à l'hôtel sans son ordinateur qu'il appelle "principal outil de sa vie sexuelle" (je crois que c'est vrai pour la plupart des hommes aujourd'hui, mais on ne décrit jamais son ordi comme ça, comme si c'était totalement tabou d'expliciter l'idée que notre outil principal de travail, pour nos textes ou nos mails, est aussi devenu l'outil principal de notre sexualité personnelle). Pour revenir à ses nuits d'hôtel, l'auteur du blog décrit le fait qu'il se retrouve seul avec sa queue, sans stimulation vidéo, et qu'il s'est retrouvé en plus forte connexion avec. C'est vrai que j'ai lu plusieurs fois comme conseil d'essayer de se branler sans stimulation vidéo. J'essaierai ce soir ...

[lépicurien]

Ouf! Le blog que tu mentionnes est un peu difficile à lire pour moi: excuse-moi si je fonde surtout ma réaction sur ce que tu en expliques toi-même.



1) D'abord je suis tout à fait d'accord avec le fait qu'il est difficilement concevable de vivre sans jouir. Mais encore faut-il s'entendre sur ce qu'on met sous le vocable "jouir". Si c'est juste l'éjaculation, alors je peux t'assurer qu'on peut très bien vivre sans éjaculer, ou en tous cas réduire considérablement la fréquence de ses éjaculations. Parce que toute la jouissance ne réside pas dans l'éjaculation, même si on peut y trouver un plaisir spécifique. Pour ma part j'ai appris, grâce à la pratique taoïste, à avoir des orgasmes sans éjaculation, vu que ce sont deux moments très différents dans la jouissance d'un homme: ça permet d'avoir plusieurs orgasmes au cours d'une même session de branle ou d'un même rapport sexuel. Ç'a été pour moi une révélation! Le problème est que beaucoup d'edgers ne savent pas cela: j'en ai fait l'expérience moi-même car avant de connaître la méthode taoïste, je pratiquais déjà un peu l'edging et, en flirtant avec le point de non retour, je ne savais pas assez contrôler pour éprouver des orgasmes. La méthode taoïste apprend à retenir l'éjaculation tout en développant l'orgasme par des mouvements qui en font circuler l'énergie dans tous le corps. Et on peut très bien en être comblé! Ce qui surprend au début c'est de se voir presque aussi excité après qu'avant (du moins le premier): si on pratique solo, y a qu'à continuer, si on est avec son/sa partenaire qui ne veut pas continuer, c'est un peu différent, mais on s'habitue très bien et la sensation de plénitude de l'orgasme est complétée curieusement par la sensation d'être toujours aussi "plein" au niveau des couilles, et aussi raide de la bite, ce qui est plaisant pour l'ego (et une très agréable sensation pour s'endormir). À noter aussi que la fameuse circulation de l'énergie évite totalement un des inconvénients de l'edging: la sensation du mal aux couilles, ou "couilles bleues", à force de rester très haut dans la tension. Lis mon récit de branle posté hier (sur le fil "En train de se branler?"): c'est pas pour me vanter , juste pour apporter un exemple narratif à défaut d'une preuve visuelle (je me vois mal faire une vidéo de branle de plus d'une heure...)



2) Je trouve assez banale sa "découverte" qu'on peut être dans une meilleure connexion avec ses sensations en se déconnectant de son ordinateur. Et pourtant tu dis que la plupart des mecs aujourd'hui ont fait de l'ordinateur leur outil principal pour la sexualité... Alors franchement, si c'est ça, je t'assure qu'il y a là un monde à découvrir! Je me suis toujours branlé à l'imagination, sans sollicitations visuelles. Quand j'ai découvert les techniques d'Onan, particulièrement, il y avait tant à faire, à explorer, à découvrir, que j'avais encore moins besoin de ça. Mais cela ne m'a pas empêché d'avoir ma période de consommation de vidéos ensuite, par curiosité. J'en ai même un peu abusé, j'en suis revenu depuis, et je limite aujourd'hui la consommation de porno. J'ai beau me sentir plus hétéro qu'homo ou même bi, j'ai un goût très prononcé pour les images de bites, surtout en érection, portées par des corps bien foutus. Et mes vidéos porno préférées sont les vidéos de branle. Ça me fait bander direct, et bien mouiller aussi. Mais à part que la main me démange et qu'elle tripote machinalement mon zob à travers le pantalon quand je suis devant une vidéo, je ne me suis jamais branlé devant. Je crois que ce serait pareil si j'étais en face d'un mec qui se masturbe: j'aime trop voir! Donc je ne me toucherais pas, pas tout de suite! Et quand je dis voir, c'est avec l'avidité de celui qui veut se souvenir, enregistrer ce qu'il voit, s'approprier totalement l'image! Du coup, je peux ramener à mon esprit ces images bien des heures, des jours, des mois après, pour m'exciter tout seul. Et ce n'est jamais qu'un point de départ car ce que j'aime le plus c'est mon propre engin. Pas forcément le voir dans une glace, ce qui me ramène à la situation que je décrivais à l'instant. Juste le voir en direct quand je suis étendu sur mon lit, ou voir tout ce que mes mains lui font, en gardant les yeux fermés, rien qu'en ressentant... Pour moi c'est ça le top! Bien sûr, chacun est différent, c'est ce qui fait la richesse de notre forum: on échange des expériences variées, on s'enrichit, mais on ne fera jamais les choses pareil! Mais j'ai un peu développé ce deuxième point car finalement pour moi il est lié au premier: se masturber seul, sans écran, c'est la possibilité de faire les choses en conscience. C'est comme une méditation.

[Edger Pacifico]

Je suis allé lire la description ciselée de ta nuit de branle. C'était captivant. Je ne sais pas si j'arriverais à me souvenir aussi précisément de tout ce que je fais avec ma queue moment après moment.

Ça me donne l'idée de deux textes à écrire : un sur une bonne branle que je ferai pour expliquer exactement ce que je fais et ce que je ressens, comme toi, et un autre que j'écrirai beaucoup plus tard après avoir fait du "journalisme d'investigation" sur mes futures branles (il faut que j'en accumule au moins une vingtaine) et où j'essaierai de trouver les mots sur les plaisirs que je ressens.

Suivant la forme du jour, suivant la situation où on est, suivant l'excitation, on a tous remarqué qu'on ne ressentait pas exactement la même chose. Et justement je pense que ce sont, non pas des effets vaguement ressemblants, mais plutôt des effets différents qu'on distinguera mieux si on arrive à les identifier et les qualifier, avec l'espoir de maîtriser le passage d'un effet à l'autre, comme quand on choisit dans une farandole de desserts ou de sushis, les différentes saveurs qu'on apprécie l'une après l'autre. Sauf que là ces saveurs sont très proches les unes des autres et qu'il faut savoir les “lire“ : si je me lance un peu, je pense qu'il y a par exemple du côté de la queue elle-même le plaisir du coulissage glissant le long de la hampe, celui du “titillage“ du frein, celui du “titillage“ du méat, et du côté de l'entre-jambes les ondes de pré-contraction qu'on ressent dans les muscles qui se contracteront à l'orgasme, les vagues qu'on sent dans les aines, etc. J'ai déjà décrit 5 effets mais je pense qu'on peut aller à 15 - 20. Quand tu décris comment tu passes un doigt autour du gland trempé et glissant dans le prépuce ça provoque aussi quelque chose de différent.

Dans le texte que j'ai écrit sur la branle au gel je décris 5 façons de faire différentes, et chacune d'entre elles provoque un plaisir légèrement différent : c'est ça que j'essaierai de décrypter et de mettre en mots.

Si j'y arrive j'espère que j'aurai un prix Goncourt de la branle ...

[lépicurien]

Ah! Edger Pacifico, comme tu décris bien cela! J'ai hâte de lire tes nouveaux textes. La comparaison avec les saveurs gourmandes est bien vue, même si ce ne sont pas les même sens qui sont sollicités: on en a la même gourmandise! Très intéressante aussi ton idée d'investigation, d'étude précise des variations de sensations dans la branle... Je suis impatient d'en savoir plus!

Décidément, je n'avais jamais écrit jusque-là sur le sexe que trois descriptions parmi les quatre des techniques que j'ai postées ce week-end (ce sont des textes un peu anciens que j'ai simplement complétés et remaniés), mais là j'ai découvert le plaisir de raconter mes plaisirs. Je suis heureux de t'avoir captivé... et je découvre le plaisir de te lire...